Voltaire (21 novembre 1694)
Le philosophe à la plume piquante
Esprit piquant et redoutablement perspicace, Voltaire incarne à merveille les traits de son signe. Toujours sur un nouveau front, il manie la plume comme d’autres manient l’épée : fine mais venimeuse, elle devient une véritable arme au service de la vérité. Avec son ironie légendaire, il dénonce, attaque et provoque inlassablement.
Le venin de son œuvre faramineuse frappe juste, du Traité sur la tolérance (1763) à Candide (1759). Le désir de transformation typique du signe gouverné par Pluton s’y illustre. Planète du changement, elle éveille son besoin de dépasser les apparences : révéler les hypocrisies et défendre ses idéaux, voilà son but… quitte à brûler un peu au passage.
Car comme tout vrai Scorpion, Voltaire ne fait pas l’unanimité. Il attire les tempêtes : ses satires lui valent la Bastille à deux reprises, puis une série d’exils. Sa férocité lui vaut de nombreux ennemis notoires, dont Rousseau.
Mais derrière le polémiste se cache un homme passionné : libertin, il incarne aussi l’intensité de son signe dans ses amours avec Émilie du Châtelet. Amateur d’esprit et de plaisir, Voltaire aime le confort et fréquente les intellectuels de son temps, des salons aux Cours d’Europe.
Implacable, intrépide, insoumis — le philosophe canalise l’intensité du Scorpion en une énergie intellectuelle redoutable, capable de bouleverser les dogmes, et même d’inspirer une révolution. Il a su transformer sa piqûre en arme de vérité pour éclairer tout un siècle, celui des Lumières.
Marie Curie (7 novembre 1867)
La chercheuse pionnière
Discrète mais inébranlable, Marie Curie est un tableau vivant de l’ambiguïté de ce signe d’eau : elle avance en silence mais avec une volonté d’acier. Venue de Pologne pour étudier à Paris, elle s’impose dans un univers où les femmes n’ont encore que peu de place.
Véritable force de travail, sa ténacité est récompensée à plusieurs reprises. En 1903, elle reçoit avec Pierre Curie et Henri Becquerel le prix Nobel de physique pour la découverte de la radioactivité. Huit ans plus tard, elle est récompensée, seule cette fois-ci, du prix Nobel de chimie pour avoir isolé le radium et le polonium — devenant alors la seule personne à avoir reçu deux Nobels dans des disciplines différentes. Ces succès, fruits d’une patience presque ascétique, témoignent de la profondeur du pouvoir de transformation caractéristique de ce signe plutonien.
Chez les Scorpions, l’amour n’est jamais affaire de légèreté : il est engagement total et exigeant. L’union avec Pierre Curie a été autant une alliance scientifique qu’une rencontre d’âmes, nourrie par une admiration réciproque. Après sa mort tragique, Marie reste fidèle à sa mémoire tout en poursuivant leur œuvre. Plus tard, sa relation avec Paul Langevin, ancien élève marié, déclenche un scandale public ; mais là encore, elle se montre entière, et fait face à la vague d’attaques xénophobes.
Première femme professeure des universités en France, première aussi à entrer au Panthéon pour ses propres mérites, Marie Curie a bâti sa légende non dans le fracas, mais dans la constance. Chez elle, la passion du Scorpion se faisait méthode, et la volonté devenait science.
Crédits images :
Image créée avec Canva par Alice Raynaud
Marie Curie dans son premier laboratoire, rue Lhomond, Albert Harlingue, Roger-Viollet, 1896-1905
Portrait de François-Marie Arouet dit Voltaire, Nicolas de Larguillierre, 1724, Château de Versailles
Pour aller plus loin :
Xavier Martin, Voltaire méconnu : aspects cachés de l’humanisme des Lumières (1750-1800), Paris, Dominique Martin Morin, 2006
Janine Trotereau, Marie Curie, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio. Biographies » (no 81), 2011, 358 p.
Marion Augustin, Natalie Pigeard et Hélène Langevin, Marie Curie une femme dans son temps, Grund, 2017

