Histo’scope Sagittaire (23 novembre – 21 décembre)

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Le Guide du Sagittaire

Signe de feu, régi par Jupiter, planète d’expansion et de chance

  • L’optimisme incarné : spiritualité, enthousiasme, bonne humeur, convivialité, joie de vivre, générosité, bons amis, dynamisme, serviable
  • Le Sagittaire au travail : ambitieux, besoin de reconnaissance, en recherche de connaissance constante, sur tous les fronts, multitâche, investissement, dévotion, créateur de lien, de bons conseils
  • Un esprit moralisateur, qui n’hésite pas à donner son avis sur tout :  fougue, maladresse et peu de délicatesse en terme de communication, antidogmatisme, éthique, idéalisme, anticonformisme
  • Un signe aventurier… : spontanéité, besoin d’espace et de nouveautés, liberté, indépendance,
  • Mais qui voit trop grand ? :  refus de la monotonie,  impatience, insatiabilité, impulsivité, besoin constant de mouvement

Mary Seacole (23 novembre 1805)

L’infirmière dévouée et itinérante

Comme née pour partir, Mary Seacole est une Sagittaire marquée par l’appel du déplacement. Infirmière jamaïcaine formée à la médecine tropicale, elle voyage sans cesse entre son pays d’origine et Londres, mais aussi vers d’autres destinations comme Panama ou la Crimée. Dans les années 1850, elle fonde des maisons de soin là où les besoins sont immédiats, et sauve soldats comme victimes du choléra.

Mary a foi en l’action juste et directe. Jupiter la pousse à agir au nom d’une conviction morale plus haute que la prudence. Ainsi, elle dépense ses économies pour rejoindre la guerre de Crimée en 1854, et accepte les difficultés financières récurrentes tout au long de sa vie pour atteindre ses objectifs. En effet, le Sagittaire ne calcule pas toujours : il avance, quitte à en payer le prix.

Être Sagittaire, c’est aussi affronter les préjugés au nom de l’universel. En 1854, Seacole se rend directement à Londres pour proposer ses services bénévolement au ministre de la Guerre. Son refus — lié aux préjugés envers les femmes en médecine et, plus encore, envers une femme de couleur — révèle la fracture entre l’éthique sagittarienne et l’ordre social victorien. Elle soignera malgré tout les soldats blessés sans distinction de camp, fidèle à sa vision universelle du soin.

Célèbre et honorée de son vivant, proche de certains aristocrates, Mary Seacole est pourtant oubliée pendant près d’un siècle. Son autobiographie, Les Aventures extraordinaires de Mrs Seacole dans de nombreux pays (1857), est aujourd’hui reconnue comme la première publiée en Grande-Bretagne par une femme de couleur — preuve que certaines flèches atteignent leur cible bien après le tir.

Eugène Ionesco (26 novembre 1909)

Le dramaturge anticonformiste

Homme de théâtre d’origine roumaine, Ionesco hérite du feu mutable — et donc impossible à fixer — du Sagittaire. Considéré comme chef de file du théâtre de l’absurde, il refuse pourtant d’en être prisonnier. En dehors de ses pièces, ses nombreuses et diverses autres œuvres sont partiellement oubliées tant elles résistent aux tentatives de classification. De fait, le Sagittaire ne supporte pas l’étiquette définitive : dès qu’un cadre se referme, il s’en échappe.

Allant au-delà des idéologies, Ionesco est fidèle à son signe, valorisant pensée philosophique et loi morale. Marqué par les totalitarismes du XXᵉ siècle, il se positionne contre toute forme de dogmatisme, de droite comme de gauche. Dans Rhinocéros (1959), il dénonce la soumission collective à une vérité imposée. Son combat est celui des droits de l’homme, et surtout de la liberté individuelle — valeur cardinale de l’Archer du Zodiaque.

Agacé d’être comparé avec Beckett, l’auteur exprime une dynamique jupitérienne typique : le besoin d’expansion, et de reconnaissance de sa propre voie. Chez lui, Jupiter amplifie tout, du rire à la provocation. Ses « anti-pièces » (comme La Cantatrice chauve, 1950) s’écartent volontairement de l’horizon d’attente du public. Facétieux et déroutant, le dramaturge fait du contre-pied une méthode.

Cet « anti-auteur » — comme il aime à le revendiquer — refuse les lectures closes de son œuvre et entretient volontairement la contradiction. Complexe et insaisissable, il ne cherche pas à transmettre un message clair, mais à maintenir le mouvement de la pensée. Le Sagittaire ne fonde pas une école : il ouvre un nouveau passage.

 

Crédits images : 

Image créée avec Canva par Alice Raynaud.

Mary Jane Seacole, photographie, vers 1860, retrouvée en 2009 dans un album d’un ancien officier des Coldstream Guards, Ely Duodecimus Wigram (1802-1869), conservé au Winchester College (Royaume-Uni).

Eugène Ionesco, portrait par Mary Evans, dans les années 1980.

Pour aller plus loin :

Ron Ramdin, Mary Seacole, Haus Publishing, Coll. “History and Biography”, 2020

Alexandra Laignel-Lavastine, Cioran, Eliade, Ionesco : L’Oubli du fascisme, Paris, PUF, 2002

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